13 septembre 2011

Se crêper {ou pas} les papilles à la Compagnie de Bretagne!


Mon principal défaut est d’être curieuse !

Quand on me dit crêperie et que l'on accole l'adjectif gastronomique après,
mon cerveau avide de nouveautés m'ordonne d'aller traîner mes papilles là bas!

Là bas, c'est le nouvel endroit germanopratin à la mode,
ouvert depuis peu qui allie la "crêpe-attitude de Messieurs Rochon, père et fils
architecte d'interieur- designer au savoir faire épicé, vanillé, poivré de Mr Roellinger,
fameux étoilé de Cancale, nouvellement expatrié à Paris.





Derrière une façade un peu austère d'une maison de ville se cache
la Compagnie de Bretagne toute aux couleurs du pavillon de sa province,
le Noir et Blanc et à l'ambiance musicale 100% celte.

C'est (très)chic, designé, confortable et spacieux, avec un étage auquel on accède
par un large escalier sous une verrière lumineuse, après être passé
devant une cuisine idyllique avec chefs en toques et un sous sol-cave historique
accolé au Couvent des Cordeliers.


L'anti thèse absolue de la crêperie de région.

Point d'assiettes en grès et de pichet, mais de la vaisselle Bernardaud
aux paysages côtiers et des gobelets élégants de cristal noir .
Le service est jeune, trop jeune mais plein de bonnes volontés. Il lui suffirait un peu plus
de rodage et de précision pour devenir vraiment agréable.
La carte bilingue français-breton, à notre passage n’était pas encore remise à jour
en fonction des évolutions du marché et de la saison, ce qui nous valut
quelques déboires dans le choix de nos plats.


Mais que se passe t-il dans l'assiette ?





Dans l'assiette, c'est un peu le chaos, le bris des codes gustatifs!


Des produits frais d'excellente qualité, si possible de saison ou bio
venus d'univers aussi divers qu'opposés de celui de la crêpe,
comme la tomate en chutney, la sardine grillée, l'aubergine, le citron confit sucré,
le basilic, la langoustine ou la saint Jacques.



Je veux bien être malmenée mais il faut que cela aboutisse à quelque chose de positif!





Malgré ma sérendipité en constante évolution, j'ai eu du mal à ne pas concevoir
cette crêpe comme une simple enveloppe !
Sa texture ou son gout intrinsèque n'a rien d'extraordinaire
et ne semble être là que pour supporter des mets qui auraient tout aussi bien
pu être servis à l'assiette, en toute simplicité.

Passe encore, mais les assaisonnements sont soient inexistants ou trop marqués,
voire non à propos, alors que le concept est articulé en grande partie là dessus.

Le buzz se fait en majorité sur le consulting d'Olivier Roellinger !
Ne pas l'oublier ...




Et les desserts ?

Une crêpe au chocolat Sao Tomé reste une crêpe au chocolat, de grand cru certes
mais si elle est trop grasse ou trop beurrée, cela ne sert à rien et vous ruine le palais.


L'intitulé des crêpes saisonnières fait rêver avec ses abricots tièdes au macis,
ses figues rôties ou sa rhubarbe fraîche.
Mais si c'est beau à voir, la déception gustative est bien au rendez vous.
Fade ou trop sucrée, aucune finesse en bouche et toujours trop grasse.






Les boissons jouent le jeu de la carte démultipliée de cidres et poirés biologiques,
du Finistère en passant par la Mayenne, entre 12 à 17 euros la bouteille de 75cl.
Elle n'est pas particulièrement mise en avant par le service.

Dommage !





Les prix
Galettes classiques entre 3 et 13 euros
les saisonnières salées entre 9.50 et 19 euros
les classiques sucrées entre 4 et 8 euros
les saisonnières entre 8 et 11 euros
verre de vin 7 euros
le café 3 euros.




Le mot de la fin

Je regrette seulement que le savoir faire et la connaissance des épices de Mr Roellinger
soient si mal mis en valeur et étouffés dans ce concept inapproprié,
qui finalement ne reste qu'un concept et non de la cuisine.


Je tiens aussi à préciser que nous avons testé volontairement les crêpes dites saisonnières
et donc non classiques, mais peut être aurions nous dus car à force de vouloir de faire original,
on peut perdre en authenticité et en vérité. Le savoir-faire s'apprécie d'abord sur les bases !










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14 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi j'ai été plus déçu et je me retrouve tout à fait dans tes commentaires, la crêpe ne devrait pas etre une simple enveloppe. le soir ou j'y était ils ont m^me réchauffé les crêpes ce qui les rend cartonneuse j'espè_re au moins qu'après le scandale je j'ai fait ils ont rectifié le tir. Sans moi!

LILIBOX a dit…

D'après mes sources, les crêpes resteraient sous la lampe à infra rouge avant d’être servies...ridicule et inapproprié !
Une crêpe cela se sert chaude et directement sortie de la poêle !

Laurent [alias Mr Poulet] a dit…

J'en étais presque à oublier que nous avions manger des crêpes...

Que dire... Je te rejoins sur tout...

Et la serendipité apporte parfois du bon !

rosemary a dit…

Rhaaa ! Les vilaines assiettes ! Pas moderne du tout ni crêpe-style non plus !
La crêpe, c'est simple et modeste.

Je voulais y aller, et puis j'ai lu ce post (tu te sentiras moins seule):
http://www.foodinandout.fr/article-la-compagnie-de-bretagne-zero-pointe-80311149.html

Qui m'a fait changer d'avis !

Résultat ?
Je suis retournée au Breizh café pour ma crêpe préférée au beurre d'algue: 3,50 euros. Excellente ! Dans un cadre qui me semble beaucoup plus approprié pour des galettes.

La Francesa sans fourneaux a dit…

Mince alors, j'y ai envoyé un super ami madrilène cet été trop content de connaître la version gastro de la crêpe.. je n'en avais entendu dire que du bien... ahhhhhh encore une adresse parisienne à rayer de ma liste... et on retourne à Odéssa ah ah ah

Gen a dit…

Une bonne adresse! Et vive la Bretagne!

The kitchen around the corner a dit…

contrairement à toi, je prends toujours la complète, premièrement car c'est ma préférée, deuxièmement car ca permet de benchmarker
je suis allée à la compagnie de Bretagne et j'ai pris la complète: quel fou rire quand l'assiette est arrivée!!
c'était gastronomique: rien dans l'assiette tout dans le concept!
tout comme toi j'aime beaucoup Roellinger, mais là, j'ai été terriblement déçu :-(

LILIBOX a dit…

bon, je me sens moins seule dans cette histoire de crêpes qui se prend pour un plat gastro!

Foodie Froggy a dit…

Serendipi-quoi ? Trop forte la Lili !! Si j'avais eu le temps et le courage d'écrire un billet, j'aurais été un chouïa moins sévère que toi (la "tomate concassée" m'a bcp plue), mais tu es dans le vrai, bien sûr. Et puis les prix ont eu du mal à passer. 38euros pour manger des crêpes, ouille ouille !

LILIBOX a dit…

la tomate en chutney etait trop crue pour moi, pas assez travaillée t j'ai vraiment été derangée par le coté sucré du confit de citron avec la sardine grillée (delicieuse d'ailleurs) sur une purée d'aubergines fade...
les prix sont vraiment "over" size !!!

Solenne a dit…

Moi qui suis un peu bretonne, j'étais toute contente de ce nouveau concept, mais ce que tu décris est exactement ce que je craignais! Finalement, j'ai un peu renoncé aux crêperies à Paris, j'en mange moins souvent mais je les fais maison :)

Deborah a dit…

Aië! Pas le premier article que je lis qui n'en dis pas franchement du bien!
J'irai quand même voir...
En general en matiere de crepes, je reste classique!
Pour moi, l'important dans une creperie c'est justement la simplicité... donc du coup je trouve que ce concept est contradictoire...
En tous cas les photos sont très belles ;-)

Anonyme a dit…

Bonjour,

une petite précision concernant Olivier Roellinger. Etoilé certes, mais à Cancale et non Saint Malo.

LILIBOX a dit…

oups! où avais je la tête ?
merci de rectifier cette étourderie.

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